Les viticulteurs fêtent la fin de la cueillette du raisin avec des banquets en offrant de savoureux plats de la cuisine de terroir aux vendangeurs, saisonniers et hôtes. Découvrez les coutumes, les menus traditions de ces fêtes séculaires.
Repas, banquet de vendanges |
Quand vient la fin de la récolte, c'est la
fête, la r'vole, autour d'un délicieux repas bien arrosé. La table est dressée si
possible à l'extérieur et offre une abondance de mets de terroirs, de bons produits régionaux savoureux, cuisinés selon la tradition. Autrefois, on allumait un feu et l'on jouait de la musique, on dansait.
Ce sont de véritables banquets, festins de vendange, une fête simple, joviale, marquée par la fin de ces jours laborieux où l'on ramassait le raisin.
Le Beaujolais est situé géographiquement proche de deux grandes régions gastronomiques, la ville de Lyon et la région bourguignonne.
La "cochonnaille" est généralement abondante dans les plats, comme en témoignent les rayons des supermarchés spécialement achalandés pour cette période. Ainsi, les conditionnements des magasins d'alimentation deviennent ceux des restaurants et proposent de plus en plus des plats préparés, ce qui nuit malheureusement à la qualité des plats d'antan.
C'était et c'est encore parfois, une cuisine familiale, mijotée, généreuse, authentique, saisonnière tout à fait délicieuse et bien sûr arrosée de Beaujolais.
La voiture ramenant les derniers raisins était décorée de fleurs et d'objets symboliques des vignerons, les jeunes gens l'accompagnait en dansant joyeusement pour marquer la fin des vendanges. Puis venait le festin...
Escargots au Chablis, Murette à la Bourguignonne, Petits poulet à la Vault-Laurent (genre de blanquette), Filet de boeuf piqué, sauce verjus, Pâté de lièvre à la gelée, perdreaux rôtis, salade, céleris braisés au jus, brioche mousseline, café et dessert. Le tout était bien entendu bien arrosé de bon vin.
Ces fêtes joyeuses étaient cordiales, la solidarité faisait loi, bien que certains esprits aiguisés par l'alcool provoquaient des rixes. Si ces fêtes existent encore, elles ont perdu un peu de cette substance, de leur cachet d'antan. Elles restent tout de même traditionnelles, comme en témoigne cet article du Progrès "La joyeuse revole chez Pascal Leissieux".
Les fêtes ne sont pour autant pas terminées, elles reprendront dès le 17 novembre 2014 . Auront lieu le Beaujolais gourmand, la capitale du Beaujolais à Villefranche sur Saône, les célèbres Sarmentelles, cinq jours de fête à l'occasion du Beaujolais nouveau.
Dès maintenant, vous pouvez profiter des fameuses ventes de saucissons aux gênes, ou cuits au chaudron dans les villages du Beaujolais, garnis de pommes vapeur.
Sources:
Mario Rossi, Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais, Editions Publibook, 2004
Gérald Gambier, L'Ain, Editions de La Taillanderie, 1987
Ce sont de véritables banquets, festins de vendange, une fête simple, joviale, marquée par la fin de ces jours laborieux où l'on ramassait le raisin.
Les repas de vendanges en Beaujolais
Le Beaujolais est situé géographiquement proche de deux grandes régions gastronomiques, la ville de Lyon et la région bourguignonne.
La "cochonnaille" est généralement abondante dans les plats, comme en témoignent les rayons des supermarchés spécialement achalandés pour cette période. Ainsi, les conditionnements des magasins d'alimentation deviennent ceux des restaurants et proposent de plus en plus des plats préparés, ce qui nuit malheureusement à la qualité des plats d'antan.
Les menus, plats et traditionnels des fêtes des vendanges
C'était autrefois, une occasion de se régaler de plat de viande. Parfois, on tuait même le cochon. A table, on servait en entrée des pâtés - terrines, rillettes maison faits avec des productions de la ferme, des salades de museau, du fromage de tête, des artichauts, de la salade verte ou de lentilles.Côté viandes, on retrouvait sur les tables:
- tomates farcies,
- tripes à la tomate,
- potées au lard, au saucisson à cuire, aux saucisses, au Jésus, des volailles rôties,
- poules bouillies,
- boeuf en pot au feu ou Bourguignon (au vin),
- lapin en sauce,en civet,
- rouelle de porc rôtie,
- ragoût de porc,
- andouillettes,
- gigots d'agneau bonne femme,
- coq au vin, l'ultime régal pour la fin de saison.
Côté garnitures, légumes et accompagnements, les femmes cuisinaient de délicieux(ses):
- gratins de pâtes,
- cardons (de conserves maison) à la moelle ou en sauce blanche,
- courgettes sautées ou en gratins,
- blettes,
- haricots verts sautés à la persillade, haricots verts en gratin,
- des jardinières de petits pois (de conserves maison) délicieusement parfumées au thym et au laurier,
- pommes de terre sautées à la Lyonnaise, à la crème, ou à la vapeur,
- champignons persillades ou à la crème, des champignons farcis,
- quenelles en sauce tomate ou des quenelles en sauce Nantua
- et d'incroyables gratins dauphinois fondants et moelleux.
Le plateau de fromage :
- fromages locaux délicieux,
- fromage fort,
- cervelle de Canut,
- venaient les inévitables petits fromages blanc moulés à la crème, sucrés ou salés et poivrés selon les goûts.
Les desserts :
- les tartes aux fruits (pommes, poires, prunes...),
- des flans aux oeufs maison, flans aux courges,
- de gaufres, de matefaims,
- ou encore les fruits au sirop, la confiture de vieux garçon, griottes à l'eau de vie..
C'était et c'est encore parfois, une cuisine familiale, mijotée, généreuse, authentique, saisonnière tout à fait délicieuse et bien sûr arrosée de Beaujolais.
Le saucisson à cuire, sa cuisson, sa cuisine
A lui seul, il mérite une attention particulière, car on le retrouve largement dans la cuisine beaujolaise, sous différentes préparations:- le saucisson à cuire en brioche, en feuilleté
- le saucisson aux gênes, garni de pommes de terre vapeur,
- le saucisson à cuire cuisiné au vin, garni de pommes de terre vapeur ou de lentilles cuisinées à l'oignon,
- le saucisson cuit à l'eau avec ses pommes de terre vapeur,
- le saucisson à cuire en potée,
- le saucisson à cuire en soupe,
- le saucisson à cuire en salade de lentilles & ses petits lardons...
La paulée, pelée, la r'vole, la fête de fin de vendanges, les agapes
Ce terme vient de Bourgogne, il représente ce fameux repas pris pour fêter la fin des travaux de récolte du raisin. Il était affilié à la fête du vin nouveau jusqu'au XIXe siècle. Il peut désigner également la fête qui a lieu lors de la vente des Hospices de Beaune. Plus généralement, la paulée peut signifier la fin des travaux de l'été (y compris la moisson), comme c'est le cas en Charolais. L'origine du mot provient du latin pâlam, signifiant la pelle. On associe donc le terme de paulée avec pelletées, dans le sens où l'on mange à cette occasion en grande quantité, par "pelletées". Le terme s'apparente également au nettoyage des cuves fait à la paule (la pelle en patois bourguignon). Cette fête de paulée devient pelée en région bourguignonne. Un autre terme connu dans le Mâconnais et le Charolais pour désigner ce repas de fête ayant lieu à la fin des vendanges ou des moissons est la r'vole (revole). Pour les gourmands, on trouve dans les restaurants, les tables d'hôtes des menus revole ou paulée (améliorés). La revole des vendanges serait l'héritière d'une fête païenne honorant le dieu romain Bachus.La voiture ramenant les derniers raisins était décorée de fleurs et d'objets symboliques des vignerons, les jeunes gens l'accompagnait en dansant joyeusement pour marquer la fin des vendanges. Puis venait le festin...
Menu d'une Pélée d'autrefois
Voici un exemple de banquet de fin de vendanges donné au XIXe siècle:Escargots au Chablis, Murette à la Bourguignonne, Petits poulet à la Vault-Laurent (genre de blanquette), Filet de boeuf piqué, sauce verjus, Pâté de lièvre à la gelée, perdreaux rôtis, salade, céleris braisés au jus, brioche mousseline, café et dessert. Le tout était bien entendu bien arrosé de bon vin.
Ces fêtes joyeuses étaient cordiales, la solidarité faisait loi, bien que certains esprits aiguisés par l'alcool provoquaient des rixes. Si ces fêtes existent encore, elles ont perdu un peu de cette substance, de leur cachet d'antan. Elles restent tout de même traditionnelles, comme en témoigne cet article du Progrès "La joyeuse revole chez Pascal Leissieux".
Les fêtes ne sont pour autant pas terminées, elles reprendront dès le 17 novembre 2014 . Auront lieu le Beaujolais gourmand, la capitale du Beaujolais à Villefranche sur Saône, les célèbres Sarmentelles, cinq jours de fête à l'occasion du Beaujolais nouveau.
Dès maintenant, vous pouvez profiter des fameuses ventes de saucissons aux gênes, ou cuits au chaudron dans les villages du Beaujolais, garnis de pommes vapeur.
Sources:
Mario Rossi, Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais, Editions Publibook, 2004
Gérald Gambier, L'Ain, Editions de La Taillanderie, 1987
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